Nénuphar

Les amis,

Les nénuphars ont coûté tant d'attentive

observation, tant de peine, tant d'acharnement

à Claude Monet qu'ils sont comme définitivement

empreints de la poésie des jeux de reflets et de

lumière, de cette célébration du mariage inouï

de l'eau et de l'air...

La rose des eaux

Manifestement, ils hésitent, ces nénuphars.

Leurs rondes feuilles flottantes, providence

des gentilles grenouilles, sont on ne peut

plus aquatiques.

En revanche, les fleurs, tellement précieuses

et même miraculeuses, appartiennent à l'air

et donnent l'impression de faire partie de la

même bande que leurs soeurs terrestres, la

rose ou le lis...

Le nénuphar n'aurait-il réussi à éviter la

noyade définitive qu'en transformant le

bas de son corps en organisme

aquatique, le haut restant tel qu'en

lui-même ?

Est-ce pour ce background monstrueux

que la fleur du nénuphar symbolise la

froideur amoureuse, ou serait-ce tout

simplement parce qu'elle repose sur

l'eau des mares et des étangs qui,

sous nos cieux, et souvent frisquette ?

Renseignements pris, cela pourrait

bien lui venir de son assimilation à

ces esprits des eaux que sont les

nymphes, merveilleuses entité

féminines par l'aspect, mais

quelque peu malfaisantes en actes,

si l'on en croit les contes et les

chroniques...