Pour aujourd'hui je vais exceptionnellement écrire
un texte de Colette des "Vrilles de la vigne", j'ai
toujours adoré les écrits de Colette le pourquoi
du comment je ne saurais vous l'expliquer ?
Je pense que prochainement je vais me commander
des livres de Colette, elle me fascine avec sa passion
pour les chats.
La chatte du petit café
Il y a bien des années, dans ce quartier << Débits de boisson >>,
des petites épiceries qui ont encore un portillon à sonnette et un
pot de géranium dans la vitrine, entre le litre d'eau de javel et le
paquet de nouilles, arriva une chatte blanche, sans tache au jabot,
sans mouche noire sur l'oeil.
La vieille couturière en journées, l'antique fruitière se
souviennent encore qu'elle s'appelait Princesse.
Elle sortait la nuit, aimait les soutes à charbon, et rentrait au
petit matin, souillée de noir.
C'est ce noir qui, outre le sang hasardeux et les amours anonymes,
teignit peu à peu sa progéniture.
Quelques lys sans tache persistent çà et là... Mais voyez le
demeurant de la veine princière : coiffe grise, petites pattes
chaussées d'une boue indélébile, manteau de rayure vulgaire...
Sur le poitrail même, l'ombre monte.
Mais l'oeil bordé délicatement de noir, un arrière-sourire
distingué, une dignité d'adolescente disent encore à qui
sait voir : << Ici, sur cette terrasse du petit café, s'assit
autrefois, face à un manant de gouttières qui avait bien
du charme, une princesse blanche...>>
COLETTE
Les Vrilles de la vigne.
Je ne sais pas si vous allez apprécier les textes de Colette,
mais si c'est le cas, faites moi le savoir et je continuerais
une fois de temps en temps à publier ses écrits, merci
d'avance 😃
La première photo est la mienne, je l'avais prise à
Obernai, j'avais totalement craqué sur ce chat à la
fenêtre.
Bel après-midi à toutes et tous !